Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/91

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tenus de bien des choses. » ― « Honte à moi, si, il y aura eu un an hier soir, à partir de l’instant où nous nous trouvions dans les plis de ces draps de lit, il y a eu entre nous jeux et entretiens ; si tu as même tourné ton visage vers moi, sans parler, à plus forte raison, de choses plus importantes ! » Lui aussi devint songeur. « En vérité, Seigneur Dieu », s’écria-t-il, « il n’y a pas d’amitié plus solide et plus constante que celle du compagnon que j’ai trouvé ». Puis il dit à sa femme : « Princesse, ne m’accuse pas ; par moi et Dieu, je n’ai pas dormi avec toi, je ne me suis pas étendu à tes côtés depuis un an hier au soir. » Et il lui raconta son aventure. « J’en atteste Dieu, » dit-elle, « tu as mis la main sur un ami solide et dans les combats, et dans les épreuves du corps, et dans la fidélité qu’il t’a gardée. » ― « Princesse, c’était justement à quoi je réfléchissais, lorsque je me suis tu vis-à-vis de toi. » ― « Ce n’était donc pas étonnant », répondit-elle.

Pwyll, prince de Dyvet, retourna aussi dans ses domaines et son pays. Il commença par demander à ses nobles ce qu’ils pensaient de son gouvernement, cette année-là, en comparaison des autres années. « Seigneur, » répondirent-ils, « jamais tu n’as montré autant de courtoisie, jamais tu n’as été plus aimable ; jamais tu n’as dépensé avec tant de facilité ton bien ; jamais ton administration n’a été meilleure que cette année. » ― « Par moi et Dieu, » s’écria-t-il, « il est vraiment juste que vous en témoigniez votre reconnaissance