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J. LOTH

de r large ou r suivi d’une voyelle gutturale[1]. En dehors d’un double nn flanqué de voyelles palatales et de certains groupes de consonnes dans la même situation, par exemple t plus n, ou ‑nd‑[2], il n’y a plus à Ballingeary de sons qu’on puisse appeler proprement mouillés : n dans neam, ciel, n’est pas mouillé : c’est un n mince ou n réduit, qui paraît alvéolaire[3]. L mince est un l alvéolaire ; parfois, devant le groupe voyelle palatale plus voyelle, la première devenant semi-voyelle, l se rapproche de l mouillé : l̬um (liom), avec moi ; de même fli (fliuch) mouillé, humide. Dans ces cas, l, n, r me paraissent voisins de l, n, r mouillés réduits en situation adoucie dans les autres dialectes[4].

Je distingue c vélaire par q : qilā́n (cuileán), jeune chien ; qiŝlán (caisleán), château. En dehors de ces cas où, dans la prononciation, la consonne vélaire est suivie d’une voyelle palatale, je conserve c ; si le c est palatal, le c est distingué par le signe ordinaire  ; de même pour g palatal. Pour g et t vélaires, suivis de voyelles palatales, je les distingue en leur accolant au-dessus de la ligne un petit u : tueršạĉ (tuirseach), fatigué.

J’indique assez rarement le caractère palatal de t : cependant bon-āt̬ (bunáit), principale résidence, fondation.

En dehors de ces cas, je ne distingue par aucun signe t d ; c g ; p b suivis de voyelles d’arrière (a, o, u) ; il en est de même pour t d, p b, suivis de voyelles palatales ; la voyelle qui les suit est une indication suffisante.

Pour caractériser certains sons de transition, j’emploie une voyelle réduite au-dessus de la ligne à la droite de la consonne : int̬óir (múinteóir) professeur. Il va sans dire que r final ici est

  1. Cf. Henebry, Sounds, p. 74 L’i qui suit cet r initial (ruí, roi) tend à ü.
  2. Par exemple, tąn̬eƀ (taithneamh), briller, plaire ; ąn̬iš (aindeis), peu soigné, gauche.
  3. Cf. Henebry, Sounds, p. 67-2. Chez les Dési n dans le groupe initial n + y (nea‑), par exemple, est mouillé (Ibid., p. 67, 4).
  4. Irish Grammar by the Christian Brothers, p. 10-18 ; lyouar, livre (leabhar) mais mo lowar (mo leabhar), mon livre.