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XXXVIII


Il y a, dans ce Nagasaki, un instant de la journée qui est comique entre tous : c’est le soir, vers cinq ou six heures. À ce moment-là, les gens sont tout nus, les enfants, les jeunes, les vieux, les vieilles, chacun assis dans une jarre, prenant son bain. Cela se passe n’importe où, sans le moindre voile, dans les jardins, dans les cours, dans les boutiques, voire même sur les portes, pour plus de facilité à causer entre voisins d’un côté de la rue à l’autre. On reçoit dans cette situation ; sans hésiter on sort de sa cuve, tenant à la main sa petite serviette invariablement bleue, pour faire asseoir le visiteur qui se présente et lui donner la réplique enjouée.