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MADAME CHRYSANTÈME

Une fois l’asséchement de son dos terminé, les voilà tous ensemble, les trois mousmés et lui, jouant au « pigeon vole » nippon. — En vérité, je ne pouvais rien souhaiter de plus innocent, de mieux sous tous les rapports.


Charles N*** et madame Jonquille, sa femme, nous arrivent inopinément vers dix heures. (Ils s’égaraient dans nos parages, sous les bosquets noirs, et sont montés, voyant de la lumière chez nous.)

Leur intention est d’aller finir leur soirée à la maison de thé des Crapauds, et ils veulent nous entraîner avec eux pour prendre des sorbets là-bas. — C’est au moins à une heure d’ici, cette maison de thé, de l’autre côté de la ville, à mi-montagne, dans les jardins de la grande pagode d’Osueva ; mais ils tiennent à leur idée quand même, prétendant que, par cette nuit pure et ce clair de lune, on doit avoir, de la terrasse du temple, une vue très jolie.

— Très jolie, je ne dis pas ; mais nous allions nous coucher, nous… Enfin, soit, partons, suivons-les.