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MADAME CHRYSANTÈME

Nous descendons nous-mêmes en ville, Yves, Chrysanthème, Oyouki et moi, pour reconduire ma belle-mère, mes belles-sœurs et ma jeune tante, madame Nénufar.

C’est que nous désirons aussi faire une dernière promenade ensemble dans les lieux de plaisir qui nous sont familiers, boire des sorbets à la maison de thé des Papillons Indescriptibles, acheter encore une lanterne chez madame Très-Propre, et manger quelques gaufres d’adieu chez madame L’Heure.

Je cherche à m’impressionner, à m’émotionner sur ce départ, et j’y réussis mal. À ce Japon, comme aux petits bonshommes et bonnes femmes qui l’habitent, il manque décidément je ne sais quoi d’essentiel : on s’en amuse en passant, mais on ne s’y attache pas.

Au retour, quand je suis là, avec Yves et ces deux mousmés, remontant une fois encore ce chemin de Diou-djen-dji que je ne reverrai sans doute jamais, un peu de mélancolie se glisse peut-être dans cette dernière promenade.

Mais c’est la mélancolie inséparable des choses qui vont finir sans retour possible.

D’ailleurs, il y a cet été calme et splendide qui