Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/158

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Qui n’a vu un pauvre oiseau, une pauvre mouche, s’attraper par les pattes à de la glu ?

D’abord on ne s’en aperçoit guère ; cela ne change pas leur aspect ; il faut savoir qu’ils sont pris par en dessous et en danger de ne s’en tirer jamais.

C’est quand ils se débattent ensuite, que la chose collante vient souiller leurs ailes, leur tête, et que, peu à peu, ils prennent cet air pitoyable d’une bête en détresse qui va mourir.

Pour la Marie, c’était ainsi ; au commencement cela ne paraissait pas beaucoup ; elle se tenait bien un peu inclinée, il est vrai, mais c’était en plein matin, par un beau temps calme ; il fallait savoir pour s’inquiéter et comprendre que c’était grave.

Le capitaine faisait un peu pitié, lui qui avait commis la faute en ne s’occupant pas assez du point où l’on était ; il secouait ses mains en l’air, en disant :

Ma Doué ! ma Doué ! sur un ton de désespoir.

Tout près d’eux, dans une éclaircie, se dessina un cap qu’ils ne reconnaissaient pas bien. Il s’embruma presque aussitôt ; on ne le distingua plus.