Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/250

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sant sur ses lèvres avec un petit goût amer, descendant silencieusement sur son ouvrage, comme ces pluies d’été qu’aucune brise n’amène, et qui tombent tout à coup, pressées et pesantes, de nuages trop remplis ; alors n’y voyant plus, se sentant brisée, prise de vertige devant le vide de sa vie, elle replia le corsage ample de cette dame Tressoleur et essaya de se coucher.

Dans son pauvre beau lit de demoiselle, elle frissonna en s’étendant : il devenait chaque jour plus humide et plus froid, — ainsi que toutes les choses de cette chaumière. — Cependant, comme elle était très jeune, tout en continuant de pleurer, elle finit par se réchauffer et s’endormir.