Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/259

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en effet, malgré son air rangé et honnête, le logis de ces deux abandonnées qui s’étaient réunies. Peut-être, au moins, éprouverait-il pour elle un peu de bonne pitié, en la voyant redescendue à cette même misère, à ce granit fruste et à ce chaume. Il n’y avait plus de la richesse passée, que le lit blanc, le beau lit de demoiselle, et involontairement les yeux de Yann revenaient là…

Il ne disait rien… Pourquoi ne s’en allait-il pas ?… La vieille grand’mère, qui était encore si fine à ses moments lucides, faisait semblant de ne pas prendre garde à lui. Donc ils restaient debout l’un devant l’autre, muets et anxieux, finissant par se regarder comme pour quelque interrogation suprême.

Mais les instants passaient et, à chaque seconde écoulée, le silence semblait entre eux se figer davantage. Et ils se regardaient toujours plus profondément, comme dans l’attente solennelle de quelque chose d’inouï qui tardait à venir.

. . . . . . . . . . . . . . . . .

– Gaud, demanda-t-il à demi-voix grave, si vous voulez toujours…