Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/273

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IV


Un soir qu’ils étaient assis sur leur banc de pierre dans la solitude de leur falaise où la nuit tombait, leurs yeux s’arrêtèrent par hasard sur un buisson d’épines — le seul d’alentour — qui croissait entre les rochers au bord du chemin. Dans la demi-obscurité, il leur sembla distinguer sur ce buisson de légères petites houppes blanches :

— On dirait qu’il est fleuri, dit Yann.

Et ils s’approchèrent pour s’en assurer.

Il était tout en fleurs. N’y voyant pas beaucoup, ils le touchèrent, vérifiant avec leurs doigts la présence de ces petites fleurettes qui étaient tout humides de brouillard. Et alors, il leur vint une première impression hâtive de printemps ; du même coup, ils s’aperçurent que les jours avaient