Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/338

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rentrés depuis huit jours, dit enfin Fante, impitoyable, d’une voix sourde et comme irritée.

Elle apportait un cierge pour faire un vœu.

— Ah ! oui… un vœu… Gaud n’avait pas encore voulu y songer, à ce moyen des désolées. Mais elle entra dans la chapelle, derrière Fante, sans rien dire, et elles s’agenouillèrent près l’une de l’autre comme deux sœurs.

À la Vierge Étoile-de-la-Mer, elles dirent des prières ardentes, avec toute leur âme. Et puis bientôt on n’entendit plus qu’un bruit de sanglots, et leurs larmes pressées commencèrent à tomber sur la terre…

Elles se relevèrent plus douces, plus confiantes. Fante aida Gaud qui chancelait et, la prenant dans ses bras, l’embrassa.

Ayant essuyé leurs larmes, arrangé leurs cheveux, épousseté le salpêtre et la poussière des dalles sur leur jupon à l’endroit des genoux, elles s’en allèrent sans plus rien se dire, par des chemins différents.