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LE ROMAN D’UN ENFANT

possible. Un peu plus tard, je l’ai aimée comme une sœur ; puis sa mort prématurée a été un de mes premiers vrais chagrins de petit garçon.

Et c’est le premier souvenir que je retrouve d’elle, son apparition dans les branches d’un vieux poirier. Encore ne s’est-il fixé ainsi qu’à la faveur de ces deux sentiments tout nouveaux auxquels il s’est trouvé mêlé : l’inquiétude charmée devant l’envahissante nature verte et la mélancolie rêveuse en présence des vieux murs, des choses anciennes, du vieux temps…