Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/103

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la vessie, son anecdote manque un peu de précision anatomique.

Essayons de lui en donner, en notant une suite de textes que les linguistes ne semblent pas avoir rapprochés, ni même relevés, jusqu’ici. Nous allons retrouver espondille sous les formes les plus diverses. Par la bizarrerie de ses métamorphoses, le mot est une des curiosités de cette langue rabelaisienne qui survécut un siècle à Rabelais ; mais aucune de ses formes n’est inscrite dans Godefroy, aucune dans Cotgrave, aucune dans Oudin, Duez, Richelet, Leroux.

1° C’est d’abord d’Aubigné qui altère le mot dans une satire contre une femme.


Tous les garçons petits enfans
Tordans autour du doit leurs guilles [pénis]
Fourgonilloient tes espondrilles.

(D’Aubigné, Printemps [vers 1570]. Ed. Réaume, t. III, p. 165.)

2° D’Esternod, après lui, fait sur le même mot une plaisanterie extravagante et latine. Comme spondere donne au passé spopondisse, les espondrilles d’une femme qui n’est plus vierge seront mieux nommées spopondrilles : tel est sans doute le sens de ce redoublement.

(À une courtisane :)


Que tes paillards les plus lubriques
Ayant leur : est long comme picques
D’un fin acier tranchant, aigu