Enfin, pour celui qui, devant Louis XIV, fera proclamer en plein théâtre sa marche de géant sur la tête des rois[1], Marie de l’Empérière est un nom.
Notre histoire littéraire n’existe pas encore et peut-être est-ce la faute de la vieille méthode que la Sorbonne impose au doctorat. Une thèse de lettres, par instinct, comporte deux études balancées : l’Homme et l’Œuvre. Or l’Œuvre et l’Homme se confondent exactement. Si la tradition ne les séparait pas, on aurait mieux compris pourquoi ce vers-ci, par exemple, est vivant pour toujours :
Rome n’est plus dans Rome. Elle est toute où je suis.
Il est vivant parce qu’il répond à un adversaire vivant et que l’auteur parle en son nom. Pierre Corneille est le poète le plus illustre du monde. Il le sait. On le critique de ne pas habiter Paris. Il répond que dorénavant la ville sacrée de la poésie est Rouen, puisqu’il lui plaît d’y élire sa résidence.
En effet, le cœur de la littérature était tout où Corneille savait dire : « Je suis » ; mais quelques honneurs qui soient dûs à une si grande mémoire, on pourrait, à son propos, étudier une histoire
- ↑ En marcherez-vous moins sur la tête des rois ?