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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/61

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rares fragments de scènes. Ce n’est pas le style de Corneille, c’est la signature de Molière qui a besoin de preuves. Les faits que je vais énumérer, sont admis par les moliéristes. Je n’y mêle aucune conjecture. Je me borne à comparer la chronologie de Corneille et celle de Molière, et cela me suffit pour que les « points obscurs » deviennent parfaitement lumineux.

En 1636, Corneille fait jouer sa septième comédie, l’Illusion comique, la comédie lyrique par excellence, où chaque scène est un modèle, et où cinq actes embrassent tous les genres à la fois : drame, parade, comédie tendre, farce tragique et fête galante, dialogue fantastique et féerie. La même année triomphe le Cid.

Molière, après avoir vu naître ainsi le théâtre français, demande à entrer au collège. Il avait alors 14 ans et ne savait rien que lire et écrire. Il apprit à compter ; mais, entré à 14 ans dans la classe élémentaire, il sortit de là en détestant ce qu’il n’avait pu apprendre : le grec et le latin.

En 1643, Molière, acteur, va jouer en province pour la première fois. Il joue Corneille. Et la première ville où il va est Rouen, la ville de Corneille.

Cette année 1643, Corneille (outre Polyeucte et Pompée) fait jouer Le Menteur. Désormais, jusqu’à l’année même de sa mort et pendant les 30 ans qui séparent 1643 de 1673, Molière jouera