En polémique de poésie, le véritable M. Bidou est un adversaire de choix. Il écrit mieux que M. Veauly, il imagine entendre un vers de Corneille et même une phrase de Bossuet ; il est fort au-dessus de M. Brisson et beaucoup moins documenté que M. Paul Souday, en poésie, en musique et particulièrement en l’art de vérifier les dates. L’histoire littéraire se colore et s’enjolive, mais d’abord, selon les mesures que la chronologie lui impose, elle se bâtit elle-même. On ne la rêve pas. On la trouve.
Et dès qu’on l’a trouvée elle est pour toujours. Vous pouvez tout détruire, sauf un jalon d’histoire.
Vous anéantirez une île, une cité.
Il n’y a d’éternel qu’une date.
De l’éternité à l’âme de M. Bidou, Claretie n’eût fait qu’un pas. Et la transition me paraît doublement indiquée par les protocoles de la prière et de la discussion, puisque l’éternité n’est promise qu’à l’âme de M. Bidou, et point du tout à son œuvre critique, ni surtout à son art de vérifier les dates.
L’avant-dernière fois où M. Bidou m’a gracieusement offert ses conseils et peut-être son indulgence c’était à propos d’Aphrodite conte ou roman, où les personnages vivants sont vaincus tour à tour par leur idée individuelle, puis chacune d’elles par l’idée générale qui les détruit et les confond. Le personnage principal ne bouge pas et triomphe.