aborder un tel sujet. On y trouve des lumières sur tous les arts, sur la plupart des sciences, hors les mathématiques et des exemples de toutes les formes littéraires sans exception. Lui qui n’était pas de l’Institut, il aurait pu poser sa candidature à chacune des cinq sections et n’eût été indifférent nulle part. Plus éminent peut-être par la personnalité de son jugement que par l’amas de ses connaissances, il ne traita guère de problèmes sans proposer une idée neuve aux réflexions du lecteur. Aussi n’est-il pas de littérature moins ennuyeuse que la sienne encore qu’elle ait eu peu de fidèles. Mais les philosophes ont avec les saints plusieurs ressemblances et ne sont point canonisés de leur vivant.
D’où lui était venue cette curiosité universelle qui éveillait son esprit ?
Remy de Gourmont naquit le 4 avril 1858, d’une famille normande illustre chez les bibliophiles. Entre 1492 et 1587, Robert, Gilles, Jean Ier, Jérosme, Benoist, François et Jean II de Gourmont exercèrent à Paris la profession d’imprimeurs. L’un des sept, Gilles, est connu pour avoir été le premier typographe de France qui ait fait usage des caractères grecs et hébreux ; mais les belles impressions de ses frères, fils et neveux sont presque aussi recherchées et toutes fort rares. Sans vouloir invoquer ici une hérédité trop lointaine pour être efficace, je ne doute pas que Remy