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femme, ni maîtresse, ni enfants. Qu’au dehors il soit chaste ou fréquente les filles, cela n’importe point : dans les deux cas, il est infécond.

Pour prix de cette infécondité, M. Piot lui demande deux francs.

Voici d’autre part M. D…, le héros des aventures qui précèdent. Je le suppose lui aussi taxé à 30 francs. Il a voulu se marier selon le vœu de l’État, et voici que l’État lui demande avant de le lui permettre[1] :

Frais d’actes, correspondance et courses (environ) 60.00
Trois nouvelles séries des mêmes frais par suite de péremptions 180.00
Sommations respectueuses 75.00
Copie de la transcription d’un jugement de divorce 190.00

Total : 505.00

Et le comble, c’est qu’on lui réclamera quand même 2 francs d’impôt par an si sa femme est stérile malgré elle !

Ajoutez à cela les frais de la noce, puis toutes les dépenses de logement, de vêtements et de

  1. Quinze jours après la publication de cet article, la Chambre a voté d’urgence un projet de loi déposé par M. P. Grousset, exemptant de tous droits la transcription du jugement de divorce ; mais les autres frais subsistent.