Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/14

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Et je verrai tes deux grands yeux,
Je passerai mes doigts nerveux
Dans la forêt de tes cheveux
   Sans trêve ;
Et, restant ainsi tous les deux,
Toujours contents, toujours joyeux…
— Mais tout cela n’est, malheureux !
   Qu’un rêve !…

Ah ! pourquoi pensé-je, insensé !
Dans mon esprit trop passionné,
À ce que jamais je n’aurai
   Sans doute,
Puisqu’il me faut, emprisonné
Dans un collège détesté,
Suivre, sans bonheur ni gaîté,
   Ma route.

Puisque moi, dont toute l’envie
Est une enfant jeune et jolie
Avec qui je verrais la vie
   En beau
On m’enterre, on me momifie
Dans cette école où je m’ennuie…
Ah ! je te hais, pédagogie,
   Tombeau !