Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/201

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*

Pomone aux seins velus, Flore écarlate et glabre,
Scylle, un pied sur l’Etna, l’autre sur la Calabre,
Si haute que jamais en mer, les yeux au ciel,
Sirène, aigle ne vit l’antre torrentiel
D’où jaillit en fureur l’averse, et d’où retombe
Le tourbillon des flots emportés par la trombe.


*


Auprès d’Alger, dans la banlieue,
J’habitai jadis, Fernand Gregh,
El djenan aïn el azreg,
Le jardin de Fontaine-Bleue.

Ainsi nommait-on la villa,
Verte et blanche maison mauresque,
Où j’allai vivre, aimer et presque
Mourir. Aimer et mourir. Tout cela !

J’ai connu là ta simple essence,
Ô ma mort ! et dans ce jardin
Le rejaillissement soudain
De jeunesse et convalescence…