Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 2.djvu/195

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RÉPONSE SANS QUESTION


Nous causions à l’écart. Elle parlait sans cesse et il me semblait qu’elle ne me disait rien. Puis elle se tut, les yeux sur moi. Ce fut alors que je commençai à l’entendre.

Je regardai son visage. Elle, le mien. Le silence augmenta vite et presque solennellement comme si nous avions quitté la rue pour la cathédrale.

La tête droite, elle ne tentait plus ni de rompre un tel silence, ni de détourner le regard. Mes yeux errèrent sur sa bouche, suivirent le col fin, la ligne de l’épaule.

Et toutes les courbes du corps. Quand je relevai les paupières, elle était pourpre. Et je ne murmurais pas un mot ; mais elle répondit : « Pourquoi pas ? »