Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 2.djvu/70

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LES CONSEILS


Alors Syllikhmas est entrée, et nous voyant si familières, elle s’est assise sur le banc. Elle a pris Glôttis sur son genou, Kysé sur l’autre et elle a dit :


« Viens ici, petite. » Mais je restais loin. Elle reprit : « As-tu peur de nous ! Approche-toi : ces enfants t’aiment. Elles t’apprendront ce que tu ignores : le miel des caresses de la femme.


« L’homme est violent et paresseux. Tu le connais, sans doute. Hais-le. Il a la poitrine plate, la peau rude, les cheveux ras, les bras velus. Mais les femmes sont toutes belles.


« Les femmes seules savent aimer ; reste avec nous, Bilitis, reste. Et si tu as une âme ardente, tu verras ta beauté comme dans un miroir sur le corps de tes amoureuses. »