Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/142

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Ainsi Théodôra ayant, comme je l’ai dit, cette naissance, cette éducation et ce passé parvint sans aucun obstacle à la dignité impériale. Son mari n’eut pas même conscience du scandale. (À sa place) que n’a-t-il voulu, dans tout l’empire des Romains, choisir une épouse légitime, bien née entre toutes les femmes, ayant reçu pour sa part une éducation de haut rang, instruite à garder sa pudeur, fiancée à la Sagesse, merveilleusement belle, — et vierge, et prouvant qu’elle est vierge par la raideur de ses petits seins !

Il trouva digne de lui de prendre en particulier la commune souillure de tous les hommes, et sans se voir couvert de honte après ce que j’ai rapporté (d’elle), il approcha cette femme qui en avait pris tant d’autres dans ses bras et qui portait en elle l’opprobre de tous ses infanticides par avortement volontaire.