Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




André revint à pied vers la ville. Il était sept heures du soir. La métamorphose de la terre s’achevait insensiblement par un clair de lune enchanté.

Pour ne pas revenir par le même chemin — ou pour toute autre raison, — il prit la route d’Empalme après un long détour à travers la campagne.

Le vent du sud l’enivrait d’une chaleur intarissable qui, à cette heure déjà nocturne, était encore plus voluptueuse.

Et comme il s’arrêtait, les yeux presque fermés, pour jouir de cette sensation nouvelle avec frisson, une voiture le croisa, et s’arrêta brusquement.


Il s’avança ; on lui parlait.

« Je suis un peu en retard, murmurait une voix.