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L’IN-PLANO
Conte de Pâques
I
Quand la grande porte se fut refermée avec le claquement de sa forte serrure, la petite Cile ne sut pas d’abord si elle devait rire ou pleurer, tant elle ignorait profondément les émotions de la solitude.
Depuis douze ans, c’est-à-dire depuis le jour de sa naissance, on ne l’avait jamais laissée plus de cinq minutes seule avec elle-même. Le soir elle s’endormait dans la chambre de sa mère, qui ne voulait pas la quitter la nuit ; le matin, elle travaillait sous le regard de sa jeune gouvernante ; l’après-midi, elle devenait le centre charmant et l’objet aimé de toute la famille. Dix personnes autour d’elle ne l’étonnaient point ; mais elle ne