Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/231

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enseveli par le Larousse le plus récent goûtait encore les joies de la vie ; mais où diable se terrait-il ?

L’instruction du procès vengeur marchait à pas lents. Je craignais d’apprendre, chaque matin que Pinard avait expiré. De tout mon cœur, je lui souhaitais la force, la santé, la vie. Je faisais prier pour lui par mes parentes pieuses.

Il passa quatre-vingt-sept ans, par mes prières. Il vit mourir tous les amis de Flaubert — et non seulement ceux que Flaubert pleura : Gautier puis George Sand, — mais Hugo, Renan, Goncourt, Maupassant, Heredia, tous. Peut-être eus-je tort de m’en tenir aux prières. Si j’avais fondé une messe pour longéviter Pinard, il vivrait encore, nul n’en