Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/148

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À son tour il considéra la paume de sa main gauche où sa vie était résumée en signes secrets et ineffaçables.

Il y vit d’abord, au sommet, une sorte de croissant régulier, dont les pointes étaient tournées vers la naissance des doigts. Au-dessous, une ligne quadruple, noueuse et rosée se creusait, marquée en deux endroits par des points très rouges. Une autre ligne, plus mince, descendait d’abord parallèle, puis virait brusquement vers le poignet. Enfin, une troisième, courte et pure, contournait la base du pouce, qui était entièrement couvert de linéoles effilées. — Il vit tout cela ; mais n’en sachant pas lire le symbole caché, il se passa la main sur les yeux et changea d’objet sa méditation.

Chrysis, Chrysis, Chrysis. Ce nom battait en lui comme une fièvre. La satisfaire, la conquérir, l’enfermer dans ses bras, fuir avec elle ailleurs, en Syrie, en Grèce, à Rome, n’importe où, pourvu que ce fût dans un endroit où lui n’eût pas de maîtresses et elle pas d’amants : voilà ce qu’il fallait faire, et immédiatement, immédiatement !

Des trois cadeaux qu’elle avait demandés,