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I

L’ARRIVÉE


Bacchis était courtisane depuis plus de vingt-cinq ans. C’est dire qu’elle approchait de la quarantaine et que sa beauté avait changé plusieurs fois de caractère.

Sa mère, qui pendant longtemps avait été la directrice de sa maison et la conseillère de sa vie, lui avait donné des principes de conduite et d’économie qui lui avaient fait acquérir peu à peu une fortune considérable dont elle pouvait user sans compter, à l’âge où la magnificence du lit supplée à l’éclat du corps.

C’est ainsi qu’au lieu d’acheter fort cher des esclaves adultes au marché, dépense que tant