Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/81

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C’est un nom royal qu’on ne porte pas ici. Mes amis m’appellent Chrysis et c’est un compliment que tu aurais pu me faire. »

Il lui mit la main sur le bras.

« Oh ! non, non, dit-elle d’une voix moqueuse. Il est beaucoup trop tard pour ces plaisanteries-là. Laisse-moi rentrer vite. Il y a presque trois heures que je suis levée, je meurs de fatigue. »

Se penchant, elle prit son pied dans sa main :

« Vois-tu comme mes petites lanières me font mal ? On les a beaucoup trop serrées. Si je ne les décroise pas, dans un instant, je vais avoir une marque sur le pied, et cela sera joli quand on m’embrassera ! Laisse-moi vite. Ah ! que de peines ! Si j’avais su, je ne me serais pas arrêtée. Mon voile jaune est tout froissé à la taille, regarde. »


Démétrios se passa la main sur le front ; puis, avec le ton dégagé d’un homme qui daigne faire son choix, il murmura :

« Montre-moi le chemin.

— Mais je ne veux pas ! dit Chrysis d’un air stupéfait. Tu ne me demandes même pas si c’est mon plaisir. « Montre-moi le chemin ! »