Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/197

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souple et des reins musclés naître indéfiniment d’une source visible : le centre même de la danse, son petit ventre noir et brun.

… J’enfonçai la porte.

La regarder dix secondes et me jurer que je ne l’assassinerais pas, c’était tout ce que ma volonté avait pu faire. Et maintenant rien ne me retiendrait plus.

Des cris perçants m’accueillirent. J’allai droit à Concha et je lui dis d’une voix brève :

« Suis-moi. Ne crains rien. Je ne te ferai pas de mal. Mais viens à l’instant, ou prends garde ! »

Ah ! non ! elle ne craignait rien ! Elle s’était adossée au mur, et là, étendant les bras de chaque côté :

« Pas plus que le Christ ne partit de la croix, moi je ne partirai d’ici ! cria-t-elle, et tu ne me toucheras pas parce que je te défends d’avancer plus loin que la chaise. Laissez-moi, Madame. Descendez, vous, les autres. Je n’ai besoin de personne, je me charge de lui ! »