Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Lorsque l’eau des fleuves remontera jusqu’aux sommets couverts de neiges ; lorsqu’on sèmera l’orge et le blé dans les sillons mouvants de la mer ;

« Lorsque les pins naîtront des lacs et les nénufars des rochers, lorsque le soleil deviendra noir, lorsque la lune tombera sur l’herbe ;

« Alors, mais alors seulement, je prendrai une autre femme, et je t’oublierai, Bilitis, âme de ma vie, cœur de mon cœur. »

Il me l’a dit, il me l’a dit ! Que m’importe le reste du monde ! Où es-tu, bonheur insensé qui te compares à mon bonheur !