Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/182

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« Salut, Bilitis, Mnasidika, salut. — Assieds-toi. Comment va ton mari ? — Trop bien. Ne lui dites pas que vous m’avez vue. Il me tuerait s’il me savait ici. — Sois sans crainte.

— Et voilà votre chambre ? et voilà votre lit ? Pardonne-moi. Je suis curieuse. — Tu connais cependant le lit de Myrrhinê. — Si peu. — On la dit jolie. — Et lascive, ô ma chère ! mais taisons-nous.

— Que voulais-tu de moi ? — Que tu me prêtes… — Parle. — Je n’ose nommer l’objet. — Nous n’en avons pas. — Vraiment ? — Mnasidika est vierge. — Alors, où en acheter ? — Chez le cordonnier Drakhôn.

— Dis aussi : qui te vend ton fil à broder ? Le mien se casse dès qu’on le regarde. — Je le fais moi-même, mais Naïs en vend d’excellent. — À quel prix ? — Trois oboles. — C’est cher. Et l’objet ? — Deux drachmes. — Adieu. »