Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/188

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Larges yeux de Mnasidika, combien vous me rendez heureuse quand l’amour noircit vos paupières et vous anime et vous noie sous les larmes ;

Mais combien folle, quand vous vous détournez ailleurs, distraits par une femme qui passe ou par un souvenir qui n’est pas le mien.

Alors mes joues se creusent, mes mains tremblent et je souffre… Il me semble que de toutes parts, et devant vous ma vie s’en va.

Larges yeux de Mnasidika, ne cessez pas de me regarder ! ou je vous trouerai avec mon aiguille et vous ne verrez plus que la nuit terrible.