Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/190

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Tout, et ma vie, et le monde, et les hommes, tout ce qui n’est pas elle n’est rien. Tout ce qui n’est pas elle, je te le donne, passant.

Sait-elle que de travaux j’accomplis pour être belle à ses yeux, par ma coiffure et par mes fards, par mes robes et mes parfums ?

Aussi longtemps je tournerais la meule, je ferais plonger la rame ou je bêcherais la terre, s’il fallait à ce prix la retenir ici.

Mais faites qu’elle ne l’apprenne jamais, Déesses qui veillez sur nous ! Le jour où elle saura que je l’aime elle cherchera une autre femme.