Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/284

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Le premier me donna un collier, un collier de perles qui vaut une ville, avec les palais et les temples, et les trésors et les esclaves.

Le second fit pour moi des vers. Il disait que mes cheveux sont noirs comme ceux de la nuit sur la mer et mes yeux bleus comme ceux du matin.

Le troisième était si beau que sa mère ne l’embrassait pas sans rougir. Il mit ses mains sur mes genoux, et ses lèvres sur mon pied nu.

Toi, tu ne m’as rien dit. Tu ne m’as rien donné, car tu es pauvre. Et tu n’es pas beau, mais c’est toi que j’aime.