Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/312

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Je m’éveille… Est-il donc parti ? Il a laissé quelque chose ? Non : deux amphores vides et des fleurs souillées. Tout le tapis est rouge de vin.

J’ai dormi, mais je suis encore ivre… Avec qui donc suis-je rentrée ?… Pourtant nous nous sommes couchés. Le lit est même trempé de sueur.

Peut-être étaient-ils plusieurs ; le lit est si bouleversé. Je ne sais plus… Mais on les a vus ! Voilà ma Phrygienne. Elle dort encore en travers de la porte.

Je lui donne un coup de pied dans la poitrine et je crie : « Chienne, tu ne pouvais pas…» Je suis si enrouée que je ne puis parler.