Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/34

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Il faut chanter un chant pastoral, invoquer Pan, dieu du vent d’été. Je garde mon troupeau et Sélénis le sien, à l’ombre ronde d’un olivier qui tremble.

Sélénis est couchée sur le pré. Elle se lève et court, ou cherche des cigales, ou cueille des fleurs avec des herbes, ou lave son visage dans l’eau fraîche du ruisseau.

Moi, j’arrache la laine au dos blond des moutons pour en garnir ma quenouille, et je file. Les heures sont lentes. Un aigle passe dans le ciel.

L’ombre tourne : changeons de place la corbeille de figues et la jarre de lait. Il faut chanter un chant pastoral, invoquer Pan, dieu du vent d’été.