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CHAPITRE VIII



OÙ LA BLANCHE ALINE PREND SON TUB VERS
QUATRE HEURES DE L’APRÈS-MIDI



Les femmes de chambre de feue ma
mère, et quelques demoiselles qu’on me
permettait de voir, telles furent les maî-
tresses d’iniquité qui m’apprenoient le
mal dans un âge où j’étais incapable de
le faire.
Le Triomphe du Célibat, par une
demoiselle de condition. — 1744.


Dans le bois d’oliviers et de pins rouges où le sommeil l’avait couchée, la blanche Aline dormit environ dix heures, depuis l’aurore jusqu’à vêpres.

En s’éveillant, si elle ne murmura pas : « Où suis-je ? » comme une ingénue de féerie, ce fut parce que, le long d’elle, silencieuse et accoudée, Mirabelle la considérait avec une tendresse vigilante et déjà presque, conjugale.

— C’est toi ? dit-elle. Et nous sommes seules ? Personne ne nous a trouvées ?… Bonjour, Mirabelle. Tu as bien dormi ?