Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/298

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pour vous à Mme Lebirbe deux oreillers de crin, parce que je sais que la plume vous est désagréable.

— Ah ceci est parfait. Je veux t’embrasser, ma Houppe. Viens sur ce divan bas. Les sièges sont, en effet, très confortables ici, et cela me réconcilie avec ma nouvelle chambre. Dis-moi : tu as donc beaucoup parlé avec Mme  Lebirbe ?

— Beaucoup. Nous sommes un peu parentes. Sa sœur, qui a épousé un médecin, a été la maîtresse de papa pendant trois ans. Mme  Lebirbe m’a rappelé cela tout de suite.

— Elle est veuve, cette sœur ?

— Non. Elle a eu d’abord un enfant de son mari et puis deux fils de mon père.

— Je n’aime pas cela, dit Pausole. Pourquoi n’a-t-elle pas franchement divorcé ?

— Parce que mon père était marié aussi ; et maman avait le caractère très difficile. La polygamie, avec elle, il ne pouvait pas en être question. Je me souviens que quand papa ramenait des maîtresses chez lui, c’étaient des scènes interminables. Il n’a jamais pu en garder une plus de huit jours.

— Tu tiens de ta mère, dit Pausole, car tu avais bien cruellement griffé cette pauvre Denyse que j’ai vue ce matin…