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prosélytes parmi ses jeunes pensionnaires. C’eût été excéder les devoirs de sa charge. Il se limitait avec rigueur. Le Roi, ennemi de toutes les guerres, détestait les guerres de religion ; ami de toutes les libertés, il laissait les consciences libres, fussent-elles jésuites ou francs-maçonnes. Dans l’intérieur du harem, comme sur tout le territoire, Pausole tolérait mille cultes et en pratiquait lui-même plusieurs, afin de connaître tour à tour les consolations de divers paradis.

L’autel préféré du Roi était, sur un terrain du parc, un petit temple dédié à Dêmêtêr et Perséphone. Les deux déesses n’ayant plus d’adorateurs sur la terre écoutaient avec bienveillance celui-ci, qui se souvenait d’elles. À l’une il demandait surtout de bonnes moissons pour son peuple ; à l’autre la faveur de ne lui être présenté que le plus tard qu’il se pourrait.

Tels étaient donc Pausole, ses femmes, son Grand-Eunuque et son palais. Quand nous aurons expliqué, plus loin, qui était la blanche Aline, nous pourrons interrompre ici les chapitres descriptifs, c’est-à-dire permettre aux lectrices de ne plus sauter tant de pages à la fois.