Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/311

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palais depuis une quinzaine de jours, s’avançait la Princesse Aline. Tel est le résultat de mes efforts. Je crois devoir prévenir Votre Majesté que la hâte dans la décision et dans l’action est absolument nécessaire à la réussite de ses projets, quels qu’ils soient.

— Mon opinion, dit Pausole, est formelle sur un premier point. Personne autre que moi-même n’aura mission d’arrêter ma fille. Je ne reviendrai pas là-dessus ; j’ai eu trop de peine à m’y résoudre.

— En ce cas, il faut partir immédiatement.

— Partons donc. Les bagages sont-ils prêts ?

— Pour la plupart. Et les autres suivront. J’ai fait seller les montures, y compris mon fidèle Kosmon à qui un stupide malfaiteur a fait subir le plus scandaleux des outrages.

— Comment, à lui aussi ?

— Pardon… Ma pensée…

— C’est de l’aberration ! dit Pausole. En pleine campagne, dans un pays facile et simple, où chacun peut fléchir sans peine de jolies filles dans les champs, aller prendre pour amoureuse un bidet cagneux et poussif comme celui que vous enfourchez ! Voilà une dépravation dont je n’avais jamais eu l’idée !