Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/386

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— Tout à fait quelconques, dit Giglio ; s’ils s’animent quand ils vous regardent, Altesse, c’est à vous qu’ils le doivent.

— Ne m’appelez pas Altesse, vous m’intimidez. Dites-moi Line, c’est plus gentil.

Mais il ne la nomma d’aucune façon, car, avec un trouble apparent qui n’était pas, cette fois, volontaire, il ne trouva plus rien qui lui semblât digne d’être dit à la blanche Aline.

Le premier jour où il l’avait vue, dans cette autre chambre d’hôtel où s’étaient précipités des événements si rapides, les circonstances ne se prêtaient guère à une contemplation tendre. Mirabelle, présente et jalouse, ne se laissait pas oublier. Aline inquiète montrait un visage altéré. Scène étourdissante et brève, ce quart d’heure singulier s’en était allé en folie dans le tourbillon de son souvenir.

Là, au contraire, dans le silence de ses yeux et si près de son visage charmant, il la vit semblable à elle seule.

Diane à la Houppe lui parut trop sensuelle ; Philis trop exempte de tendresse. L’une dévorait et l’autre jouait, mais aucune des deux n’avait dans le regard cette petite flamme continue qui appelle et retient l’amour au moment où elle le révèle.