Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/391

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— Oh ! Oui ! mettez-vous là… tout près… tout près…

Et une heure plus tard, la blanche Aline avouait dans ses bras, très émue :

Mirabelle est une menteuse. Je vous aime plus qu’elle, beaucoup plus qu’elle… Je vous aime… comme je n’ai jamais aimé personne au monde… Oh ! ne vous en allez pas ! ne vous en allez pas !

— Il le faut…

— Mais pourquoi ?

— Le Roi m’attend… Mirabelle va rentrer…

— Je ne veux plus la voir : Je n’aime que vous ! que vous !… Restez là… je voudrais vous toucher depuis les pieds jusqu’à la tête et rester ainsi toujours, les doigts dans vos doigts, la bouche sous la vôtre… Je ne veux pas que vous vous en alliez… Obéissez-moi, enfin !

Giglio brusqua les choses :

— Tout est perdu, dit-il, si nous restons ici. Mirabelle vous reprendra dans une heure. Elle-même sera prise une heure après et nous ne pourrons plus jamais, jamais nous revoir, car le Roi vous emprisonnera de nouveau dans vos appartements du palais.

— Alors, emmenez-moi, partons… Est-ce qu’il