Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/49

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capitalisme, et lui fournir de nouveaux champs d’exercice et de spoliation. Or, c’est la collectivité tout entière qui paie les frais des expéditions, qui solde le coût des corps d’occupation permanente ou des administrations civiles. C’est la collectivité tout entière qui garantit aussi les arrérages des dettes coloniales, lorsque ces dettes, comme il advient en France, sont contractées sous la tutelle de la métropole. Le prolétaire français verse, tous les douze mois, quelques décimes pour l’entretien des troupes du Tonkin, du Wadaï et de Madagascar. Il contribuera éventuellement à servir des annuités aux porteurs de la rente indochinoise. La nation inscrit à son passif les débours, qu’exigent la mise en valeur ou le simple élargissement de l’empire. Et voilà pourquoi les parlements du xixe et du xxe siècle, qui représentent surtout les convoitises des dirigeants, — les pouvoirs exécutifs qui gèrent les intérêts de la bourgeoisie, n’hésitent pas à donner des sommes croissantes pour le colonialisme, et à gaspiller sans ménagement les crédits une fois consentis. C’est la bourgeoisie qui en bénéficiera de toutes façons : en émoluments de fonctionnaires, en fourniture de matériel, en adjudication de travaux publics.

Les dépenses coloniales, qui sont lourdes pour tous pays, peuvent affecter des formes diverses, selon que le métropole assigne à ses dépendances des budgets autonomes, ou qu’elle inscrit à son propre budget des subventions régulières. La première méthode est celle du