Page:Louis Benoist et Auguste Béguin - Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 6 —

de Chatillon, par les liens du sang. Suivant M. de la Morinerie et M. de Fourmont (L’Ouest aux Croisades), qui s’appuient sur l’inventaire de pièces produites en 1700, devant l’intendant de la généralité de Paris, la maison de Meaux serait issue d’Ogier le Roux, comte de Bourgogne au Ve siècle, dont le petit-fils Agneric fut comte de Meaux en 590, par suite de son mariage avec Léodegonde, fille du comte de Meaux, prince du sang mérovingien[1]. C’est à cette maison que se rattacheraient Saint-Walbert, Saint-Cognoald, Saint-Faron, Saint-Authaire, Saint-Ouen, Sainte-Fare, Acto, trésorier des finances sous Dagobert et fondateur du monastère de Jouarre, Anscheric, évêque de Paris et chancelier de France sous Charles-le-Chauve, et de nombreux prieurs, abbés et abbesses. Ce qui est certain, c’est que Giffard de Meaux accompagna Saint-Louis dans sa première croisade (1248) et qu’il eut l’honneur d’être chargé par le roi de rapporter en France la couronne d’épines du Sauveur, cédée à Louis IX par Baudoin II, empereur de Constantinople, pour laquelle Saint-Louis fit construire l’admirable bijou d’architecture appelé la Sainte-Chapelle à Paris. Pour perpétuer ce glorieux souvenir, Giffard abandonna les armoiries de sa famille qui étaient de sable à une jumelle d’argent, et, avec l’agrément du roi, il leur substitua celles-ci : D’argent à cinq couronnes d’épines de sable posées 2, 2 et 1[2].

  1. Janvier, curé de Saint-Thibault de Meaux, mort en 1689, cite « une vieille » chronique écrite à la main il y a plus de 300 ans » et d’après laquelle « Saint-Saintin, premier évêque de Meaux, fut celui qui baptisa le premier comte et gouverneur de Meaux, l’appela de son nom Saintin et le surnomma de Meaux, dont est descendue la noble maison de Meaux », par le mariage de Léodogende avec Agneric.
  2. Revue nobiliaire, tome III, mémoire de M. de la Morinerie qui ajoute : Dans les temps modernes la maison de Meaux a donné un premier président au Parlement de Toulouse au XVe siècle, neuf chevaliers de Malte, dont deux commandeurs, et un grand-prieur de France, Guillaume de Meaux Bois-Boudran, successeur, en 1629, de Guillaume de Vendôme. Il cite comme alliées à cette famille, celles de : Chatillon-sur-Marne, de Beauveau, d’Escoublean de Sourdis, d’Eibène, de Belloy, de Briçonnet, de Brennes-Bombon, de Paris-de-Boissy, de Camp-Remy, etc., etc.
    M. de Fourmont énumère les principales branches de cette famille qui s’était répandue en Brie, Champagne, Picardie, Ile-de-France, Poitou et Saintonge, etc. Citons entre autres, dit-il, les seigneurs de Douy et d’Ussy-sur-Marne, les barons de Royse et de Charny, seigneurs de Coulommiers en Brie, de Quincy et de Mauperthuis, les seigneurs de Violaine et de Fouillonx, les barons de Survilliers, etc. Toutes ces branches aujourd’hui éteintes avaient pour auteur commun Denis de Meaux, vivant au XIVe siècle, marié à Marie de Chatillon, dont le bisaïeul, Gancher, connétable de France, en 1302, s’était allié à Isabelle de Dreux, du sang royal.
    Plusieurs auteurs mentionnent un autre Giffard de Meaux qui s’est distingué à