Page:Louis Benoist et Auguste Béguin - Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

C’est une preuve qu’à ce moment l’agriculture jouissait d’une grande prospérité.

L’accroissement des fermages a continué dans ce siècle jusque vers 1875 ; depuis, la baisse est survenue et s’accentue d’année en année.

L’impôt principal sous l’ancien régime était la taille à laquelle s’ajoutaient le taillon et autres accessoires ; à sa suite venaient la capitation et les vingtièmes[1]. En 1788, la paroisse de Douy-la-Ramée payait au roi pour la taille et ses accessoires et pour la capitation 6,640 livres, en outre pour les vingtièmes 818 l. 19 s., au total 7,458 1. 19 s. (représentant aujourd’hui près de 20,000 francs). Les trois premières contributions actuelles (contribution foncière, personnelle-mobilière, portes et fenêtres), qui ont remplacé la taille, la capitation et les vingtièmes, ne s’élèvent pour Douy-la-Ramée qu’à 6,666 fr. 25 en principal revenant à l’État (rôle de 1884). De ce chef la charge est infiniment moindre qu’en 1788. Il est vrai que la commune paie, en outre de ce principal, 8,671 fr. 80 pour centimes départementaux et communaux (même rôle) ; mais cette somme est employée au profit de la commune, immédiatement pour les centimes communaux (4,772 fr. 85) et médiatement par l’intermédiaire du département pour les centimes départementaux ; réunis, le principal et les centimes additionnels n’égalent pas la valeur de ce qui avant 1789 allait en entier et sans retour dans le trésor du roi. De même l’imposition pour les routes qui était le cinquième de la taille et de la capitation s’élevait à plus de 1,600 livres (plus de 4,000 francs d’aujourd’hui) ; or, la prestation qui a remplacé la corvée, (on sait avec quel avantage), ne s’élève qu’à 1,445 fr. 35 (rôle de 1884).

Quelque lourds que soient les impôts directs grevant l’agriculture, ils étaient, on le voit, beaucoup plus lourds encore avant 1789[2].

  1. On trouvera à l’appendice la copie du rôle de la taille (sans taillen ni accessoires) pour 1770. Voir sur ces impôts la notice concernant Lizy-sur-Ourcq.
  2. Grâce à la nouvelle sous répartition foncière opérée en 1858, 1859 et 1860, entre les arrondissements du département de Seine-et-Marne et dont M. Frédéric Benoist, conseiller général du canton de Lizy, a été un des principaux promoteurs, la commune de Douy-la-Ramée a été déchargée de 561 fr. en principal et d’environ 1,000 fr. par année, si on tient compte des centimes généraux et départementaux qui se seraient ajoutés à cette somme.
    Dans les premières années de l’établissement de la contribution foncière, la charge des paroisses rurales a été écrasante. En 1792, Douy-la-Ramée fut imposé