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PIÈCE No 5
À M. Doudart de Lagrée, chef de bataillon en retraite.


Paris, le 11 août, 1868.
Monsieur,

J’ai le regret de vous informer que je viens de recevoir de M. le contre-amiral gouverneur et commandant en chef par intérim en Cochinchine la confirmation de la mort de M. le capitaine de frégate Doudart de Lagrée, votre frère.

En me transmettant cette pénible nouvelle M. le contre-amiral Ohier, dans une lettre du 30 juin, s’exprime ainsi :

« Ce m’est un vif regret d’avoir à informer Votre Excellence, que M. le capitaine de frégate Doudart de Lagrée est mort le 12 mars à Tong-tchouen. Cette perte affligera tous ceux qui connaissaient cet excellent officier, aussi habile que distingué comme homme. Pour moi, qui l’ai eu deux fois sous mes ordres, j’estime que la marine fait en lui une perte véritable. »

« Le corps de M. de Lagrée est arrivé ici, et après-demain je compte le faire inhumer avec des honneurs extraordinaires pour témoigner du respect que l’on doit garder à ceux qui se dévouent pour le service du pays comme pour le bien de l’humanité. »

Je m’associe pleinement aux sentiments exprimés dans la lettre de M. le contre-amiral Ohier dont je vous envoie extrait et qui seront partagés par le corps tout entier de la marine.

Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération très-distinguée.

L’amiral, Ministre secrétaire d’État au département de la
Marine et des Colonies
,
Signé : Rigault de Genouilly.

PIÈCE No 6
À M. Doudart de Lagrée, chef de bataillon en retraite.


Paris, le 5 janvier, 1869.
Monsieur,

J’ai décidé qu’une médaille commémorative serait attribuée à chacune des personnes qui ont pris part à l’exploration du Mékong que dirigeait votre frère, M. le capitaine de frégate Doudart de Lagrée. J’ai voulu en même temps honorer la mémoire de cet officier distingué, en décernant à sa famille une médaille d’or destinée à consacrer le souvenir du courage, du dévouement et de l’intelligence supérieure qu’il a déployés pendant cette périlleuse mission.

J’ai l’honneur de vous transmettre cette médaille, et je vous prie de me permettre d’y ajouter la nouvelle expression des regrets sincères que m’a causés la mort prématurée de M. de Lagrée.

Recevez, etc.

Signé : Rigault de Genouilly.