Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/105

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Sabins, et, après avoir vaincu Pyrrhus, reprend la vie simple de la campagne(479)[1]. Fabricius repousse l’argent que lui offrent les Samnites en récompense de sa généreuse conduite envers eux, et dédaigne les présents de Pyrrhus (476). Coruncanius donne l’exemple de toutes les vertus[2]. Fabius Gurgès, Fabius Pictor et Ogulnius versent dans le trésor les dons magnifiques qu’ils ont rapportés de leur ambassade à Alexandrie[3]. M. Rutilius Censorinus, frappé du danger de confier deux fois de suite la censure aux mêmes mains, refuse d’être réélu censeur (488).

Bien d’autres noms pourraient encore être cités, qui honorèrent alors et dans les siècles suivants la République romaine ; mais ajoutons que si la classe dirigeante savait appeler à elle tous les hommes éminents, elle n’oubliait pas de récompenser avec éclat ceux surtout qui favorisaient ses intérêts : Fabius Rullianus, par exemple, vainqueur dans tant de batailles, ne reçut le nom de très-grand (Maximus) que pour avoir, lors de sa censure, annulé dans les comices l’influence de la classe pauvre, composée d’affranchis, qu’il distribua parmi les tribus urbaines (454), où leurs votes se perdaient dans le grand nombre[4].

Le parti populaire, de son côté, ne cessait de réclamer de nouvelles concessions, ou de revendiquer celles qui étaient tombées en désuétude. Ainsi il obtint, en 428, le rétablissement de la loi de Servius Tullius, qui décidait que les biens seuls du débiteur, et non son corps, répondraient de sa dette[5]. En 450, Flavius, fils d’un affranchi, rendit publics le calendrier et les formules de procédure, ce qui

  1. Valère Maxime, IV, iii, 5. — Plutarque, Caton, iii.
  2. Valère Maxime, IV, iii, 6.
  3. Valère Maxime, IV, iii, 9.
  4. Tite-Live, IX, xlvi.
  5. « Les biens du débiteur, non son corps, répondraient de sa dette. Ainsi tous les citoyens captifs furent libres, et on défendit pour toujours de remettre aux fers un débiteur. » (Tite-Live, VIII, xxviii.)