Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/124

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ports de Dyrrachium et d’Apollonie obtinrent une véritable importance.


Épire.

VI. L’Épire, pays de pâturages et de bergers, entrecoupé de montagnes pittoresques, était une espèce d’Helvétie. Ambracia (aujourd’hui Arta), que Pyrrhus avait choisie pour sa résidence, devenue une très-belle ville, possédait deux théâtres. Le palais du roi (Pyrrheum) formait un véritable musée, car il fournit pour le triomphe de M. Fulvius Nobilior, en 565, deux cent quatre-vingt-cinq statues de bronze, deux cent trente de marbre[1], et des tableaux de Zeuxis mentionnés dans Pline[2]. La ville paya en outre, à cette occasion, cinq cents talents (2 900 000 francs) et offrit au consul une couronne d’or pesant cent cinquante talents (près de 4 000 kilogrammes)[3]. Il paraît qu’avant la guerre de Paul-Émile ce pays renfermait une population assez nombreuse et comptait soixante et dix villes, la plupart situées dans le pays des Molosses[4]. Après la bataille de Pydna, le général romain y fit un butin si considérable, que, sans compter la part du trésor, chaque fantassin reçut 200 deniers (200 francs environ), chaque cavalier 400 ; en outre, la vente des esclaves s’éleva au chiffre énorme de 150 000.


Grèce.

VII. Au commencement de la première guerre punique, la Grèce proprement dite se divisait en quatre puissances principales : la Macédoine, l’Étolie, l’Achaïe et Sparte. Toute la partie continentale, qui s’étend au nord du golfe de Corinthe jusqu’aux montagnes du Pinde, était sous la dépendance de Philippe ; la partie occidentale appartenait

  1. Tite-Live, XXXIX, v.
  2. Pline, XXXV, lx.
  3. Polybe, XXII, xiii.
  4. Polybe, XXX, xv, 5. — Tite-Live, XLV, xxxiv.