Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/376

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construire des radeaux, sur lesquels passèrent quelques troupes ; les autres crurent pouvoir s’aventurer sur des bas-fonds qui, à mer basse, formaient un gué ; mais, vivement attaquées par les ennemis, dans leur retraite, elles furent

    de notre temps, une île plus conforme aux conditions de celle où César voulait aborder, que la péninsule où se trouve une localité qui, prenant le nom de la situation qu’elle a, s’appelle Peniche, nous dirons, avec notre Resende, que c’est d’elle que parlent tous les auteurs. Et je ne crois pas qu’il soit possible d’en trouver une plus conforme en tout que celle-là, parce que, outre qu’elle est unique et peu distante de la terre ferme, nous voyons qu’à la mer basse on peut traverser à sec le détroit qui la sépare, et avec bien plus de facilité encore qu’on n’aurait pu le faire dans les temps antiques, par la raison que la mer a ensablé une grande partie de cette côte, et produit ce résultat que la marée occupe ce terrain avec moins d’élévation ; mais, toutefois, cette élévation n’est pas si petite que, lorsque la marée monte, il ne soit nécessaire de se servir d’embarcations pour arriver à l’île, et cela sur un espace de cinq cents pas environ d’eau qui sépare l’île de la terre ferme. »

    Voici le passage de Resende : « Sed quærendum utrobique quænam insula ista fuerit terræ contigua, ad quam sive pedibus sive natatu profugi transire potuerint, ad quam similiter et milites trajicere tentarint ? Non fuisse Londobrin, cujus meminit Ptolomæus (Berligam modo dicimus), indicio est distantia a continente non modica. Et quum alia juxta Lusitaniæ totius littus nulla nostro ævo exstet, hæc de qua Dion loquitur, vel incumbenti violentius mari abrasa, vel certe peninsula illa oppidi Peniche juxta Atonguiam, erit intelligenda. Nam etiam nunc alveo quingentis passibus lato a continente sejungitur, qui pedibus æstu cedente transitur, redeunte vero insula plane fit, neque adiri vado potest. Et forte illo sæculo fuerit aliquanto major. » (L. André de Resende, De Antiquitatibus Lusitaniæ cæteraque historica quæ exstant opera. Conimbricæ, 1790, t. I, p. 77.)

    Antonio Carvalho (Da conta corografia Portuguesa, t. II, p. 144. Lisboa, 1712) expose les mêmes idées.

    Les renseignements précédents sont confirmés par la lettre suivante d’un évêque anglais qui faisait partie de l’expédition des croisés, au temps de la prise de Lisbonne, sous le règne d’Alfonso Henrique, en 1147 :

    « Die vero quasi decima, impositis sarcinis nostris cum episcopis velificare incepimus iter prosperum agentes. Die vero postera ad insulam Phenicis (vulgo Peniche) distantis a continente quasi octingentis passibus feliciter applicuimus. Insula abundat cervis et maxime cuniculis : liquiricium (lege glycyrrhizum) habet. Tyrii dicunt eam Erictream, Peni Gaddis, id est septem, ultra quam non est terra ; ideo extremus noti orbis terminus dicitur. Juxta