Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 1, Plon 1865.djvu/397

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abstentions, et, excepté Laterensis, chacun jura, même Caton[1].

Irrité des obstacles qu’il avait rencontrés, et sûr de l’approbation du peuple, César fit comprendre, par une nouvelle loi, dans la distribution du domaine public, les terres de la Campanie et de Stella, omises d’abord par déférence pour le sénat[2].

En exécution de la loi, les vétérans de Pompée reçurent des terres à Casilinum en Campanie[3], à Minturnæ, Lanuvium, Volturnum, Aufidena, en Samnium, à Bovianum,

  1. Dion-Cassius, XXXVIII, vii. « La loi campanienne contient une disposition qui astreint les candidats à jurer, dans l’assemblée du peuple, qu’ils ne proposeront jamais rien de contraire à la législation julienne sur la propriété. Tous ont juré, excepté Laterensis, qui a mieux aimé se désister de la candidature au tribunat que de prêter le serment, et on lui en sait un gré infini. » (Cicéron, Lettres à Atticus, II, xviii.)
  2. C’est ce qui résulte des paroles de Dion-Cassius, XXXVIII, i. Plusieurs érudits n’ont pas admis l’existence de deux lois agraires ; cependant Cicéron, dans sa lettre à Atticus (II, vii), écrite en avril, annonce que les vingt commissaires sont nommés. Dans cette première loi (Lettres familières, XIII, iv), il mentionne l’ager de Volaterra, qui n’était certainement pas dans la Campanie. Dans une autre lettre du commencement de mai (Lettres à Atticus, II, xvi) il parle pour la première fois de la Campanie, et dit que Pompée avait approuvé la première loi agraire. Enfin dans celle écrite au mois de juin (Lettres à Atticus, II, xviii), il parle du serment prêté aux lois agraires. Suétone (César, xx), Appien (Guerres civiles, II, x), font mention des lois agraires juliennes, au pluriel. Tite-Live (Epitome du livre CIII) parle des leges agrariæ de César, et Plutarque (Caton, xxxviii) dit positivement : « Enflé de cette victoire, César proposa une nouvelle loi pour partager aux citoyens pauvres et indigents presque toutes les terres de la Campanie ; » et précédemment, au chapitre xxxvi, le même auteur avait dit de César, qu’il proposa des lois pour distribuer des terres aux citoyens pauvres. Ainsi il y eut positivement deux lois rendues à quelques mois d’intervalle ; et, si l’objet de la seconde était la distribution de l’ager campanus, la première avait sans doute un caractère plus général. — Dion-Cassius, après avoir rapporté la proposition de la première loi agraire, où la Campanie était exceptée, dit également : « En outre, le territoire de la Campanie fut donné à ceux qui avaient trois enfants ou plus. » (XXXVIII, vii.)
  3. Cicéron, Deuxième Philippique, xv.